Maxime Gautier
Research Lead covering the French market
En pleine crise de l’énergie européenne, TotalEnergies enregistra un bénéfice de plus de 20 milliards de dollars. Un record atteint à quelques années de son centenaire. L’entreprise Total naît en effet en 1924 sous le nom de « Compagnie française des pétroles » (CFP). Il s’agit de la première société pétrolière nationale française, mettant fin à la dépendance de la France vis-à-vis des États-Unis et du Royaume-Uni pour son approvisionnement en pétrole. La CFP est au départ une société mixte, alliant capitaux d’État et capitaux privés. Le 14 juillet 1954, la compagnie introduit la marque de carburant « Total », qui sera repris comme nom d’entreprise en 1991. Arriva ensuite 1999, où deux fusions majeures vont propulser Total parmi les principales majors pétrolières du monde. Cette année-là, l’entreprise s’allia avec Petrofina et le groupe français Elf. En 2021, le nouveau nom TotalEnergies est adopté par l’assemblée générale des actionnaires. La multinationale française emploie en 2022 plus de 100.000 salariés à travers le globe, dont environ 3% travaillent pour le département OneTech, service responsable de la recherche et développement, notamment en matière de transition énergétique.
TotalEnergies voit également ses réserves prouvées d’hydrocarbures diminuer au fil des années, notamment en gaz pour l’année 2022, poussant l’entreprise à développer des nouvelles exploitations, dont certaines sont très controversées, comme le projet EACOP en Ouganda et Tanzanie, qualifié de « bombe climatique » par de nombreuses ONG.
La transition énergétique est globalement un enjeu sociétal et non uniquement un plan de développement des majors pétrolières. La crise environnementale est en 2022 l’une des préoccupations principales des Français, qui attendent des changements systémiques et industriels. D’ailleurs, par les accords signés lors de la COP21 en 2015, la France et de nombreux pays se sont engagés dans la voie de la sobriété énergétique.
TotalEnergies et la lente transition énergétique
Le PDG du groupe français avançait comme raison du changement du nom de l’entreprise une volonté de décarboner ses activités. Cependant, le mix énergétique produit reste encore très dépendant des énergies fossiles. En 2021, plus de 90% de l’énergie vendue par TotalEnergies provenait du gaz et du pétrole. Cette part devrait diminuer de dix points à l’horizon 2030 selon leurs estimations, mais TotalEnergies continue d’investir massivement dans les énergies fossiles. En 2022, les frais d’exploration de nouvelles ressources en hydrocarbures s’élevaient à plus d’un milliard de dollars. Et cette manne pétrolière ne devrait pas se tarir si rapidement : du fait de la guerre en Ukraine, les prix du pétrole et du gaz se sont envolés. À la pompe, les automobilistes français ont vu également le cout des carburants augmenter très nettement depuis plusieurs décennies.Un pic pétrolier bientôt atteint ?
La question du dépassement de la moitié des réserves de pétrole revient souvent à la table des problématiques énergétiques. Avancer une date précise où le pic de production pétrolière sera atteint est difficile, tant la découverte de nouveaux gisements ou de nouvelles technologies peut faire reculer ce moment fatidique. De même, cette date dépend de si l’on parle du pétrole conventionnel ou non conventionnel, ce dernier provenant notamment des huiles de schiste, très abondant dans les territoires nord-américains. Malgré ces incertitudes, certains pays ont déjà avancé une date, c’est le cas de l’Arabie Saoudite, deuxième producteur mondial de pétrole, dont le ministre de l’énergie a annoncé en juillet 2022 que le pic serait atteint en 2027.TotalEnergies voit également ses réserves prouvées d’hydrocarbures diminuer au fil des années, notamment en gaz pour l’année 2022, poussant l’entreprise à développer des nouvelles exploitations, dont certaines sont très controversées, comme le projet EACOP en Ouganda et Tanzanie, qualifié de « bombe climatique » par de nombreuses ONG.
La transition énergétique est globalement un enjeu sociétal et non uniquement un plan de développement des majors pétrolières. La crise environnementale est en 2022 l’une des préoccupations principales des Français, qui attendent des changements systémiques et industriels. D’ailleurs, par les accords signés lors de la COP21 en 2015, la France et de nombreux pays se sont engagés dans la voie de la sobriété énergétique.
